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Episode 4 : Confrontation

La nuit était agitée, je ne cessais de me réveiller, perturbée par les zombies qui hantaient mes pensées.
Puis je tombai soudainement dans un profond sommeil.

J'ouvris peu à peu les paupières quand je me rendis compte que le soleil était levé !

Unknown Track - Unknown Artist
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- Oh putain !!

Sans perdre de temps, et encore endormie, je sautai de mon lit.

Je vais même pas avoir le temps de déjeuner !

- Encore en pyjama ! lança ma mère, mais c'est pas vrai !

Viiiite !!!

Une seconde... J'ai oublié quelque chose..

Oh mon dieu !!! Je suis toujours en pyjama !! VDM !

Le temps que je me change je vais être encore plus en retard !!

- Allez Daïna, murmura Enza, qu'est-ce que tu fous..
- Hey ! lança Ricky, elle a encore fait sauter un cours !
- Mais boucle-la ! s'énerva-t-elle en jetant un oeil au directeur en train de quitter la pièce.
- Bon ben à tout à l'heure les gars.

Elle attrapa son téléphone et m'envoya un texto : "Ramène tes fesses illico!!"

Plusieurs minutes plus tard, j'arrivai enfin jusqu'au lycée en passant devant la fenêtre de Valdenn sans le voir.
- Bonjour monsieur Troy ! dis-je au prof de musique.
- Le jour où tu seras à l'heure, j'irai brûler un cierge !

A l'étage, j'ouvris la porte de la salle de cours et me retrouvai face à mes deux amis.
- Daïna, soupira Enza, est-ce que tu le fais exprès ?
- Mais non, j'ai mal dormi cette nuit.

- Ah bon, s'étonna Aïko, pourquoi ?
- Pourquoi ? répétai-je d'un air agacé, sérieusement ? 
- C'est quand même pas à cause du film d'hier soir ? ricana-t-il.
- A ton avis !!

On entendit une petite sonnerie sortir des haut-parleurs, ainsi qu'une voix masculine : "Daïna Elevane est attendue dans le bureau du directeur, Daïna Elevane".
Chacun retint son souffle.

On descendit tous ensemble à fond la caisse jusqu'au rez-de-chaussée.
- T'inquiète, dit Enza d'une voix rassurante, ça va aller, il a peut-être même pas vu que t'étais pas là.
- Je sais pas ce qui serait le pire du coup.. 

- Et si je me fais virer ? Ma vie est foutue.
- Mais non arrête de dramatiser, on sait pas ce qu'il te veut.
- Allez vas-y, dit Aïko, c'est pas le moment de le faire attendre. 

C'est vrai, y a pas de quoi avoir peur, ça se passait très bien avec l'ancien dirlo.

J'attendis un court instant, le temps de me retenir de me pisser dessus de peur.

Je pris mon courage à deux mains, frappai à la porte et l'ouvris.
En croisant son regard, j'eu l'impression que mon coeur allait sortir de ma poitrine, il battait si fort et si vite.
Je sentais mes membres trembler comme l'autre jour, c'était incontrôlable, je n'étais plus maître de mon corps ni même de mes pensées.

Je décidai de la jouer cool, comme à l'ancienne, monsieur Denis se contentait toujours de mon sourire.

Sauf que j'étais confrontée à un bloc de glace, une porte de taule qui refusait de laisser paraître la moindre émotion.
Je compris alors que j'allais devoir ramer encore et encore pour réussir à m'en sortir.
Je le surpris toutefois à m'observer de haut en bas.
Il me fit signe de m'asseoir, ce que je m'empressai de faire.

On se regarda dans le blanc des yeux pendant un instant, en silence.
- Heureux que vous nous fassiez l'honneur de votre présence en ces lieux, mademoiselle Elevane.
- Je vois ce que vous voulez dire, répondis-je en ricanant légèrement.
Sa voix.. Sa voix n'était ni trop grave ni trop aiguë, ni caverneuse ni aigre, mais plutôt posée et sensuelle.

- Ca ne me fait pas rire, répondit-il sèchement, arriver à l'heure n'est pas une option, c'est une obligation.

- Mais laissez-moi vous expliquer.. J'ai vu un film hier et..

- Je m'en contre-fous mademoiselle Elevane, on a inventé quelque chose qui se nomme un réveil. Et si ça ne suffit pas, vous en achetez un deuxième et un troisième si nécessaire ! 

- Deuxième chose, enchaina-t-il, votre tenue.
- Ma ?
- Tenue.
- Et bien ?
- C'est beaucoup trop provoquant. 
- Pardon ??!

- On n'est pas à la plage ici, vous devez vous habiller correctement. Et la casquette, vous me la virez également. 
- Non mais je rêve ! MA tenue est correcte !

- Je suis choquée !

- Arrêtez votre cinéma.

- Vous avez pas le droit de me parler comme ça !
- Vous n'avez pas le droit de vous habiller comme ça.

- Vous vous la coulez douce depuis des années, mais c'est terminé, je ne suis pas Alan Denis. Vous êtes dans MON établissement et vous suivez MES règles !

- Mais monsieur..

- Plus un mot, soupira-t-il.

- Ah bon, j'ai juste le droit d'écouter et de me taire ?

- Sortez de mon bureau. 

- Bien.. Monsieur.

Je me levai, bouillonnant de colère, et décampai avant de lui dire ma façon de penser.
- Et tenez-vous à carreau, ajouta-t-il.
Comme si j'étais déjà pas assez énervée !

Mon corps tout entier tremblait, mais ce n'était pas de désir, c'était de rage.

Je rejoignis Enza et Aïko à l'extérieur, qui m'attendaient avec impatience.

- Alors ? s'inquiéta Enza, comment ça s'est passé ?
- Je déteste ce type ! m'enflammai-je d'un coup.
- Houla, raconte !
- Il a critiqué ma tenue !

- Quoi ?! 

- Apparemment je m'habille de façon provocante. 
- Si on devait critiquer quelqu'un pour ses fringues, lança Enza, ce serait plutôt Aïko.
- Hey ! Fais gaffe à ce que tu dis ! Tout le monde aime mon t-shirt Mario, okay ?!

- En tout cas, dis-je, s'il veut se la jouer comme ça, y a pas de soucis, on va s'amuser. 

- Alors c'est officiel ? On le déteste ?

- Cool.. On le déteste !

- On le déteste.

*Musique : Rayman Legends - Orchestral Chaos

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