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Episode 1 : Le début des vacances

Quelques jours s'étaient écoulés depuis la soirée de Noël, j'avais passé le réveillon avec mes parents et le soleil faisait son grand come-back.
La chaleur du désert avait fait fondre la neige très rapidement, c'était très agréable. Ce qui était moins cool, c'était le silence et l'absence de mes deux bras cassés préférés. Depuis qu'ils m'avaient vu danser avec Valdenn, plus personne ne m'adressait la parole, je m'y attendais mais c'était tout de même douloureux.
Alors je pris mon courage à deux mains et j'appelai Aïko.

- Daïna, ça fait au moins 20 fois que tu m'appelles.
- Parce que ça fait 20 fois que tu décroches pas.
- Et tu sais pourquoi.

- Il s'est rien passé, Aïko, c'était juste une danse.
- Arrête, c'était pas juste une danse, tu le sais, je le sais, il le sait et maintenant tout le monde le sait. 
- Mais Aïko..
- On l'a appris en même temps que tout le monde. Tu nous as mis de côté volontairement et on l'a appris en même temps que tout le monde.
- Il se passe rien.

Je l'entendis soupirer, je savais qu'il souffrait autant que moi de cette situation.
- Comment va Enza ? demandai-je timidement.
- Un coup ça va, un coup ça va pas. 

- Tu lui diras que je suis désolée.
- Je lui dirai.
- Est-ce qu'elle a choisi entre son mec sur internet et Jamy ?

- T'es pas au courant ? Son mec sur internet, c'est Jamy.

- Pardon ??
- Il s'est dévoilé juste avant que toi et Valdenn nous fassiez un remake de Dirty Dancing. 
- J'hallucine..

- Attends, j'ai un texto.
Je jetai un coup d'oeil rapide à mes messages et constatai un numéro que je ne connaissais pas, qui me donnait rendez-vous quelque part. Me demandant de venir seule..
- "Allo ? Daïna ?" entendis-je de loin.
- Aïko ? Désolée, je dois te laisser. Vous me manquez.
- Tu me manques aussi. A bientôt j'espère.
- Bisous.

Intriguée par ce message, je décidai de me rendre au rendez-vous.

Et qui se trouvait là, au loin ? Même de dos il me faisait un effet monstre.

- Vous vous êtes pris pour 007 ? 
- Le "venez seule" était en trop ?
- C'était assez drôle. 

- Comment vous avez eu mon numéro ?
- Les élèves parlent sous la torture.

- Je plaisante, ajouta-t-il en riant.
Je ricanais nerveusement, c'était vraiment trop bizarre comme situation.
- J'ai pas de nouvelles de vous depuis l'autre soir, dis-je.
- J'avais des choses à faire.
- Vous avez eu des problèmes ?
- Tout va bien.

- Je suis contente de vous voir.
- On va se balader ?
- Je vous suis.

Pour se détendre, il m'emmena dans un bar à cocktails.

J'avais beau être en très bonne compagnie, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Aïko et Enza, ils me manquaient tellement.

- Est-ce que ça va ?

- Je suis en froid avec Enza et Aïko. Ils ont pas trop apprécié notre petite danse.
- Je me doute.
- C'est le fait que je leur ai rien dit surtout. J'ai gardé le silence sur ce qui se passait, et j'aurais pas dû.

- Ils veulent pas voir leur amie entre les griffes d'un être aussi détestable que moi, c'est normal.
- Oui vous l'êtes.
- Bah voyons.

- Vous nous avez torturé, harcelé, humilié, encore et encore. Donc oui, c'est normal qu'ils acceptent pas la situation.

- Ça m'aurait étonné que ce soit pas de ma faute.
- Sérieusement ?

- Détendez-vous, je plaisante. Ça leur passera. J'ai rarement vu un groupe aussi soudé que le votre, ça va s'arranger. 
- J'espère. 
- J'ai eu l'occasion de visiter Oasis Springs, j'ai un endroit à vous montrer. 

On marcha pendant un moment, jusqu'à ce que le soleil se couche.
- On est bientôt arrivé ? demandai-je.

- Vous êtes toujours aussi pénible ?
- Oui.

- On est bientôt arrivé ? 
- Oui.
- C'est quoi ce truc ? demandai-je en observant une étrange entrée barricadée.
- J'en sais rien.

- Et voilà, dit-il en se tournant vers moi, on est arrivé. Les hauteurs d'Oasis Springs.
Je regardais autour de moi en me demandant comment je n'avais jamais fait attention à ce petit coin tranquille.

- Merci de m'avoir emmené ici.
- Ça me fait plaisir.

Tout était si paisible, il n'y avait que lui et moi. Sa présence me troublait, et en même temps, ça devenait presque naturel.

- Ça aurait été parfait sans les ptites bêtes qui volent là, ajoutai-je.
- Vous êtes vraiment.. insupportable. 
- Je sais, répondis-je en éclatant de rire.

Il se déplaça jusqu'au barbecue, alors je m'installai à la table.

- Si on m'avait dit un jour que monsieur Valdenn allait me faire la cuisine.. 

- J'aurais eu du mal à y croire également.

- Vous êtes quelqu'un de surprenant. 
- Je sais. J'ai encore quelques trucs en stock. 

- C'est mieux de partager un bon moment comme ça plutôt que de se mettre des claques, hein ? 
- C'était mérité, répondis-je mal à l'aise.
- Hmmm.
- Non je suis désolée, c'était un peu exagéré. 
- Va falloir ramer pour vous faire pardonner.

- N'abusez pas quand même.
- Vous m'avez mis une claque et je vous fais la cuisine. 
- Vous voulez que je fasse une liste de ce que vous m'avez fait ?
- Non ça va aller. On risque d'y passer la nuit.

La fatigue me rattrapa et me fit bailler.
- Fatiguée ?
- Ça commence, oui.
- Je vais vous raccompagner chez vous.
- D'accord.

- Merci pour cette journée, dis-je.
- Je vous en prie. Et vous en faites pas pour vos deux amis, ça va s'arranger.
- Merci.

- Passez une bonne nuit.
- Rentrez bien, répondis-je.
- Au revoir.

Je n'avais pas envie de le voir partir, et je ne pouvais pas non plus le retenir. Ce qui était sûr, c'était qu'il m'avait remonté le moral et redonné le sourire.

Sur mon petit nuage, je m'endormis paisiblement.

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