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Episode 10 : La décision

- Harvey Gibson ! s'exclama Enza, mais qu'est-ce que vous foutez là ?

- Vous pensiez que je pourrissais derrière les barreaux ?

- C'est là qu'est votre place.

- Qu'est-ce que vous voulez ? demanda Aïko.

- Je sais que ça peut paraître surprenant, mais va falloir me faire confiance.

- Nan mais vous êtes sérieux ?! s'emporta Enza, vous êtes l'avant dernière personne à qui j'ai envie de faire confiance !

- Ouais là faut pas abuser, ajouta Aïko, c'est juste hors de question.

- Vous avez fracassé Ricky et ruiné notre baraque ! Et vous voulez qu'on vous fasse confiance ?!

- Bah vous avez pas vraiment l'choix, répondit-il en ricanant.

- On est sur les traces de votre pote et ça vous affole, c'est pour ça que vous êtes là. Vous savez qu'on va le trouver.

- Vous êtes mignons.

- Non on l'est pas, dit Aïko.

- Si vous l'êtes. Vous trouverez Helias Valdenn quand Helias Valdenn l'aura décidé. C'est comme ça que ça marche.

- On a effectué une mission de surveillance, lança Aïko, on a infiltré le système informatique de la police et on est les assistants d'un lieutenant doué qui nous protègera.

- Qui vous protègera ?? Il arrive déjà pas à se protéger lui-même !

- Mais c'est qu'il essayerait de nous décourager.

- J'essaye de vous sauver la vie, bande de glands !! Ça me fait pas plus plaisir qu'à vous mais c'est pourtant le cas !

- Nous sauver la vie ? Carrément ? Arrêtez vos conneries.

- Vous vous êtes mêlés d'une histoire qui vous regardait pas, vous êtes entrés dans une guerre qui ne vous concernait pas! Vous êtes, à présent, dans le collimateur du mauvais gars.

- Et qu'est-ce qu'il veut ?

- Se débarrasser des emmerdeurs. Vous êtes des emmerdeurs, et il va tout faire pour vous écraser.

- C'est pas la première fois que Valdenn essaie de nous écraser, dit Enza, on est toujours là.

- Mais vous comprenez vraiment rien.. Valdenn est la personne qui m'envoie vous protéger !

- Ah ça y est, j'ai enfin réussi à capter votre attention.. C'est pas trop tôt.

- C'est un sketch ! lança Enza.

- C'est vrai que j'ai un peu de mal à y croire, ajouta Aïko.

- Vous allez m'avoir sur le dos pendant un moment, dit Harvey, vous devriez vous faire à cette idée.

- Super.

- Vous verrez, les punaises, je suis quelqu'un de très attachant. Je vais vous laisser dormir, pensez à l'endroit où vous voudrez que je vous escorte demain.

Le lendemain matin.

- Kikou Adam !

- Salut Harmony.

- Hey beau blond, ajouta Gart.

- "Top chef" est sorti de sa cuisine, les gars ! lança Tyler.

- Manquerait plus qu'il nous montre ses talents sportifs et c'est l'homme parfait !

- Faut que je vous parle, dit Adam.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Jenny.

- Vous connaissez bien Daïna Elevane, non ?

- "Bien", c'est un grand mot.

- On m'a laissé entendre qu'elle attirait les problèmes.

- Ah, répondit Jayk, ils font probablement référence à ce qui s'est passé l'année dernière.

- Qu'est-ce qui s'est passé l'année dernière ?

- T'as du temps devant toi ?

- Et bah Valdenn, t'es tombé amoureux de blondin ?

- Il se pourrait que j'ajoute au menu une toute nouvelle recette : émincé de blanc de cuistot aux champignons, ça te dit ?

- Allons parler ailleurs, dit Adam.

- Vous allez me rendre la vie impossible, les punaises, je me trompe ?

- Arrêtez de râler, répondit Aïko, il est très gentil. Et ne nous appelez pas comme ça.

- Gentil ?? Il m'a envoyé croupir dans une cellule !

- Oui, c'est bien ce que je dis.

Unknown Track - Unknown Artist
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- Pétasses à l'horizon, accrochez-vous, ça va secouer.

- Looser droit devant, les filles.

- Tiens, lança Maya en jetant un oeil à Aïko, voilà le gros plouk avec ses fringues de plouk et ses plouks de copains.

- Mais qui nous fait l'immense honneur de nous adresser la parole ? répondit Harvey, une grosse pouf' avec ses fringues de pouf' et ses pouffiasses de copines. Merveilleux !

- C'est qui celui-là ? On se connaît ?

- Pas personnellement, hélas, tu n'as pas cette chance. En revanche, je connais les filles comme toi, qui ouvrent un peu trop souvent leur bouche pour gaspiller de l'air, alors qu'elle pourrait l'utiliser à des fins tellement plus plaisant. 

- Il est sérieux lui ?

- Je le suis toujours. Va donc faire des pâtés de sable au bord de l'eau, on viendra te chercher quand on aura besoin de savoir le temps qu'il fait.

- Tu sais quoi.. s'énerva-t-elle.

- Non arrête, dans ces cas là, on dit plus rien et on se casse. Alors casse-toi.

Bouche bée et hors d'elle, Maya fit signe à ses amies qu'il était temps de partir.

- Au fait.. ajouta Harvey.

- Passe une bonne journée.

- Harvey.. lança Enza d'un air jouissif, pourquoi vous étiez pas comme ça quand on s'est rencontré ?

- Vous m'avez pas vraiment laissé le temps de vous le montrer.

Plus tard dans la journée, j'avais reçu un mail assez décevant de la part d'un assistant de Cindy Bail.

Je sentis soudainement une présence, étrange sensation qui me glaça le sang une seconde.

- Comme il est imprudent de rêvasser sur un toit sans barrières.

- J'ai déjà entendu ça, répondis-je, la personne a fini par installer des barrières.

- Et ?

- Je suis allée trouver un autre toit qui n'en n'avait pas.

Je l'entendis ricaner légèrement, puis se rapprocher.

- Puis-je m'asseoir ?

- Bien sûr.

Il prit place à côté de moi pendant que je tentais de me remémorer où est-ce que j'avais déjà croisé cette personne.

- Pardonnez-moi, dit-il, mais vous avez l'air un peu déprimée. Et il est hors de question que je laisse une jeune femme ayant l'air déprimée, seule, au bord d'un toit sans barrières. 

- J'ai pas l'intention de sauter.

- C'est possible oui, mais si je m'en vais et que j'apprends par la suite que vous avez sauté, je m'en mordrai amèrement les doigts.

- C'est gentil de vous en soucier, mais j'ai juste reçu une mauvaise nouvelle.

- Vous voulez en parler ?

- Excusez-moi mais je n'ai pas pour habitude de me confier aux inconnus.

- Et bien vous avez tort, répondit-il, j'ai lu quelque part..

- Je vous arrête, les phrases qui commencent par "j'ai lu quelque part" ne sont pas vraiment à prendre au sérieux en général.

- Sachez tout de même que j'ai lu quelque part qu'il était très bénéfique de se confier, justement, à des inconnus.

- Bah voyons, dis-je en riant.

- Je vous assure que c'est vrai. Un inconnu ne vous connaît pas, il ne sait donc rien à propos de vous, de votre passé. Vous pouvez donc lui raconter tout ce que vous avez sur le coeur sans qu'il vous juge. Ensuite, vos routes se séparent et vous ne vous reverrez plus jamais.

- Vous êtes un joli menteur, mais j'avoue que c'était bien essayé.

- Vous apprendrez que je ne mens jamais. Si je ne dois pas dire la vérité, je m'abstiens tout simplement de parler. Allez-y, qu'est-ce que ça vous coûte ? Je peux vous soulager.

J'éclatai de rire instantanément.

- C'était affreusement déplacé ! dis-je d'un air offusqué.

- Je recommence. Allez-y, qu'est-ce que ça vous coûte ? J'ai une oreille très attentive.

- C'est tout bête en fait, je suis passionnée par la photo et je voulais faire un stage chez Cindy Bail.

- Mhm mhm, acquiesça-t-il.

- Vous connaissez ?

- Je connais tout le monde.

Je n'y pouvais rien, mais toutes ses réponses me donnaient envie de rire, c'était assez agréable pour le moral.

- Mon copain devait s'occuper de ça et il m'avait dit que c'était bien parti.

- Et ça ne l'est pas.

- Non, effectivement. Elle a brusquement changé d'avis, j'ai reçu un mail de son assistant. 

- Je vois.

- C'est pas de sa faute à lui, il a essayé.

- Je vais m'en occuper, soyez tranquille.

- Comment ça ?

- Je vais remédier à cette situation, vous avez ma parole. Et contrairement à votre ami, quand je fais une promesse, je n'essaie pas de la tenir, je le fais.

- Mais.. m'étonnai-je, vous savez même pas qui je suis.

- Faux. J'ai dit que j'étais un inconnu à vos yeux, je n'ai jamais dit que vous l'étiez aux miens.

- Je peux savoir qui vous êtes ?

- Pourquoi ? Le mystère n'est-il pas plus attrayant ?

- Quant à votre ami, faites attention à ne pas vous faire avoir par ce genre de garçons qui vous promettent monts et merveilles, tout ça dans l'unique but de pouvoir se faufiler entre vos charmantes cuisses.

- Vous redevenez déplacé !

- J'essaie de vous mettre en garde contre certains baratineurs. 

- Oui, alors que vous, vous n'avez pas du tout l'air d'en être un.

Il se contenta de se terrer dans un profond silence et d'observer l'horizon.

- La vue est vraiment superbe, ajouta-t-il, vous avez raison, ce serait dommage de placer des barrières.

A l'hôpital.

- Ça me fait vraiment plaisir de vous voir, dit le lieutenant, mais lui là, il était obligé de venir aussi ?

- Lui là, il se tape votre boulot, c'est à dire protéger les innocents. Est-ce que vous avez un vague souvenir de ce que c'est, lieutenant ?

- Vous nous avez fait super peur, lança Enza, on a cru pendant un instant que vous étiez mort !

- Votre chef a pris plaisir à nous le faire croire en tout cas, ajouta Aïko.

- Faut pas faire attention à lui, répondit le lieutenant, c'est un des nombreux pantins articulés de Valdenn.

Le petit rire discret d'Harvey parvint à leurs oreilles, mais tout le monde préféra l'ignorer.

- Vous pensez que c'est Valdenn qui a déclenché l'incendie ? demanda Enza à voix basse.

- Je pense qu'il est la source de tout ce qui se passe, et je n'aime pas du tout vous savoir avec son bras droit.

- Au risque de vous décevoir, je ne suis pas son bras droit, je suis son ami. Son bras droit s'élève à un degré de cruauté bien plus intense que vous ne pouvez l'imaginer. Ces deux là ne tiendraient pas plus d'un quart d'heure face à lui, en un seul morceau du moins.

- Lieutenant, j'espère que vous m'en voudrez pas, mais j'ai récupéré un dossier important sur votre ordinateur, vous voyez de quel dossier je veux parler ? Maintenant qu'il est en sécurité, vous devriez le supprimer.

- Qu'est-ce que je vous ai dit ? Je vous ai demandé d'arrêter ça, ne vous mêlez plus de cette affaire, vous voyez bien que c'est dangereux.

- Fallait peut-être y penser avant de les jeter dans la gueule du loup, intervint Harvey.

- J'ai fait une erreur, c'est terminé, reprenez vos vies paisiblement, je me charge du reste.

- Vous n'allez rien faire du tout, enchaîna Harvey, vous vous trompez de cible.

- Je vais aller récupérer cette adresse, mais sans vous. J'espère que vous comprenez ?

- Harvey dit que c'est Valdenn qui nous protège, pourquoi il ferait ça si c'est lui qui nous attaque ?

- Je viens de vous dire que vous vous trompiez de cible, répéta-t-il.

- Harvey Gibson dit ce qu'il veut et ce qui l'arrange. Ne faites confiance à personne, d'accord ?

- Restez en vie, répondit Aïko, s'il vous plaît.

- Je ferai tout pour.

- Hey ! interpella Tyler, Parker !

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Fouiner dans le passé de la fille avec qui tu sors, c'est pas très gentleman dis-moi. Qu'est-ce que tu cherches ?

- Tyler.. Qu'est-ce que tu veux ? Sérieusement, tu pouvais pas prendre exemple sur ton frère pour une fois, et foutre le camp d'ici ?

- Ouais, je peux aussi prendre exemple sur lui pour faire grimper ta copine aux rideaux, qu'est-ce que t'en dis ? Paraît qu'elle a jamais connu mieux !

- Je vais te faire fermer ta gueule une bonne fois pour toutes, s'énerva Adam.

- Quelle tension par ici, intervint le mystérieux blond.

- Le cuistot s'excite tout seul, j'y peux rien.

- Y a trop de gens qui se mêlent de choses qui les regardent pas.

- Tyler, mon garçon, laisse-nous s'il te plaît.

- Mais j'ai..

- Laisse-nous.

Tyler s'en alla un peu plus loin.

- S'engueuler à cause d'une fille.. Typique.

- Comment vous savez que c'était à cause d'une fille ?

- C'est toujours à cause d'une fille.

- Vous vouliez me parler ?

- Tu sais qui je suis ?

- Je sais qui vous êtes.

- Tu sais donc que je n'ai pas pour habitude de tourner autour du pot, je vais être franc. Je veux que tu laisses tomber cette fille immédiatement, elle n'est pas faite pour toi. Elle est destinée à quelqu'un d'autre.

- Vous n'êtes pas le premier à me le suggérer.

- Je ne suggère rien du tout, je te l'ordonne.

- Tout le monde veut que je me sépare d'elle.

- Et bien ne sois pas stupide, si tout le monde te le dit, qu'est-ce que t'attends ?

- La seule personne qui pourra me convaincre de laisser tomber Daïna Elevane, c'est Daïna Elevane.

- Pour quelle raison es-tu accroché à elle comme une moule à son rocher ?

- Parce que je crois que je l'aime, ça vous va comme réponse ?!

- Tu..

Il éclata soudainement de rire, enrageant encore plus Adam.

- Mon dieu.. L'amour, quelle connerie.

- Ça vous fait rire que je l'aime ?

- Non, je ris car je sais ce qui va se passer. Toi tu l'ignores, mais moi je sais.

Il plongea son regard dans celui d'Adam pendant quelques secondes, puis rejoignit Tyler.

- Qu'est-ce que tu fous Tyler, je t'avais dit de t'en occuper !

- C'est ce que j'essaye de faire.

- Alors n'essaye pas et fais-le ! Tu veux mériter ta place ?

- Oui.

- Tu veux nous montrer que tu seras à la hauteur ?

- Oui.

- Alors bouge-toi l'cul.

- C'est moi qui m'occupe de tout depuis le début ! A croire que t'as changé d'avis.. Est-ce que t'as changé d'avis ?

- Non.

- Dans une guerre, des innocents sont touchés à chaque fois. Alors fais..

- Taire ta conscience, je sais.

- Si tu n'écris pas toi-même la suite de l'histoire de ce garçon, c'est moi qui le ferai, et tu sais à quel point j'ai un penchant pour les fins tragiques.

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- Adam.. Je t'ai cherché partout.

Son silence n'était pas normal, je savais que quelque chose clochait, mais j'ignorais encore quoi.

- Pendant le dîner l'autre soir, dit-il d'une voix lasse, quand j'ai évoqué nos ex, j'ai d'abord cru que j'avais été maladroit. Je me suis dit que c'était ma faute si t'avais été aussi mal à l'aise, je m'en suis voulu.

- Aujourd'hui j'ai compris. Le méchant que les méchants craignent. T'as été son grand amour.

- Je suis désolée.

- J'ai toujours eu une vie paisible, Daïna. Toi, tu arrives avec cette histoire encore fraîche.. Tu sais pas toutes les personnes qui sont venues me trouver pour me conseiller, m'ordonner, me menacer.. J'avais pas besoin de ça.

- Je comprends, Adam, t'as pas à te justifier. Je t'obligerai jamais à vivre avec tous ces problèmes..

Je savais que c'était la fin, mais je refusais d'y croire, mon coeur était en train de se briser.

- Non tu comprends pas, lança-t-il en se tournant, tous ces problèmes, je veux les affronter. Je veux me battre pour toi. J'ai pas l'intention de te laisser tomber ! Tu pourras compter sur moi.

- Personne ne m'enlèvera à toi, pas même Helias Valdenn.

*Musiques : The Clash - Should I stay or should I go (Instrumental version)

A Great Big World & Christina Aguilera - Say something (Alex & Sierra version)

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